FEVRIER 2019
Vendredi 1er : Le Frère Stephan a trouvé une camionnette, grâce à un garage de voitures d’occasion installé dans une résidence privée non loin de chez nous.
Samedi 2 : La Fête de la Présentation. À l’offertoire, chacun a laissé sa petite bougie sur le devant de l’autel, une par une. Il est peut-être malheureux que la réalité ainsi signifiée soit rendue visible dans la prière si rarement ; c’est peut-être mieux ainsi. Nos sœurs sont arrivées pour l’office de sexte, prenant place juste derrière les stalles sud. Nous sommes descendus prendre le repas du midi préparé par le Père Roger. C’était vraiment bien, peut être que tout ce froid explique aussi pourquoi nous l’avons dégusté avec tant d’enthousiasme. Les sujets de conversation comprenaient notre passé et notre avenir ; nos expériences de conversion ; sans oublier les relations entre les Beattles survivants, Paul et Ringo.
Dimanche 3 : John cherchait autour du monastère une clé en forme d’étoile, faite sur mesure, dont on a besoin, mais qui a disparu. Moins vingt encore hier soir. Le Frère Léo m’a dit ce matin qu’il faisait moins 42 ici un hiver. À l’époque il travaillait à la porcherie, les tuyaux étaient gelés et beaucoup de personnes ont éprouvé des problèmes qu’ils n’avaient jamais eus auparavant.
Lundi 4 février : Le Père Innocent a ajouté un deuxième tableau d’affichage à celui du premier étage, à l’ouest. Au réfectoire nous avons commencé à écouter la lecture d’un nouveau livre de Tyndale House, Captive in Iran, qui est le récit d’un témoignage personnellement vécu d’un emprisonnement dans son propre pays, en l’occurrence l’Iran, pour avoir cru au Christ. Le cheminement de l’auteur vers le Christ est raconté brièvement et magnifiquement.
Mardi 5 février : Ce matin, quelqu’un traversait le lac accompagné de son chien. Celui-ci semblait réticent à trop s’éloigner de son maître, comme si c’était trop beau pour être vrai ; tout le lac pour lui tout seul en plus des bois !
Mercredi 6 février : Un avis a été affiché à la porte de l’hôtellerie indiquant que l’heure de la messe dominicale va changer à partir du 17 janvier. Désormais, elle aura lieu à la même heure que la messe sur semaine, c’est-à-dire à 8 h. Quelqu’un a laissé le journal L’Acadie Nouvelle ouvert sur un texte d’un chroniqueur comico-sérieux très prisé des lecteurs. Il parvient à être une sorte de voix de la conscience tout en évitant d’être moralisateur.
Jeudi 7 février : Une équipe officielle de l’Église anglicane s’est réunie ici. Les anglicans qui se réunissent pour discuter de leur travail sont des gens heureux. D’anciennes cuisinières, mère et fille, se sont arrêtées aujourd’hui pour dire bonjour au cours d’une promenade devant le monastère. Les invraisemblables problèmes de plomberie qui causent sporadiquement des fuites d’eau au sous-sol sont résolus, étage par étage, par Lucien et le Frère Glic.
Vendredi 8 février : Le Frère Léo a dû être emmené à l’hôpital de Miramichi pour régler quelques problèmes de santé, divertissant les gens tout le temps par sa répartie.
Samedi 9 février : Le Père Innocent s’est rendu à Miramichi plus tôt cette semaine pour suivre une formation sur la façon de retravailler notre site Web et, très rapidement, notre site a pris un nouveau look. Nous étions certainement l’un des sites les plus ‘rétro’ que certains, cependant, aimaient.
Dimanche 10 février : Les nouvelles du Frère Léo sont rassurantes dans l’ensemble, mais il restera encore quelques jours à l’hôpital.
Lundi 11 : Le léger changement de lueur deux fois par jour donne l’impression que nous sommes de retour au début de l’hiver ; l’Avent et Noël me manquent. À l’hôpital, le Frère Léo a un nouveau livre, et avec son petit psautier rouge il peu prier les psaumes des offices comme il le ferait ici. Toutefois, sa voix nous manque lorsqu’il n’est pas présent à vigiles, tout comme son pas trainant si rassurant.
Mardi 12 : Le Père Innocent a sollicité nos suggestions sur différentes questions ce matin, et il a suggéré que les prêtres offrent la messe d’aujourd’hui pour les différents besoins en santé de la communauté. Aujourd’hui, en plus d’Henry et de Léo pris en charge dans des endroits différents, il y a des rendez-vous à organiser, des procédures, des chauffeurs pour visiter les deux, ce qui ne laisse que deux moines ici pour la majeure partie de la journée. Au cours de la dernière décennie, la communauté a connu d’importants problèmes de santé. Ce qui est peut-être le plus remarquable, c’est la façon dont bon nombre de ces défis ont été relevés, compte tenu de la situation.
Mercredi 13 : J’ai parlé au Frère Léo à l’hôpital. Il m’a paru en forme. J’ai aussi parlé à d’autres personnes ; elles souhaitent souvent partager leurs pensées relativement au Frère Léo, ce qui les amène communément à parler de leur propre vie, ou de la vie en général. Les soins infirmiers sont dispensés par principalement de jeunes personnes qui semblent avoir une culture et un comportement légèrement différents de ceux de leurs prédécesseurs d’il y a vingt ans dans la Miramichi. Bel esprit et bons soins.
Jeudi 14 : Une dame a oublié son oreiller ici, il est dans un sac orné d’une gentille petite girafe. En l’absence de Léo, Bede s’occupe assez souvent de la réception et il fait un peu de traduction quand tout est calme là-bas.
Vendredi 15 : Il y a un peu d’anticipation en vue du changement d’horaire du dimanche, un événement assez rare pour nous. Léo n’a pas eu son congé aujourd’hui, mais il semble ça pourrait survenir la semaine prochaine.
Samedi 16 : Plusieurs personnes se sont présentées à la messe dite en anglais, et par leur entremise nous avons eu des nouvelles de nos anciens frères moines. Un groupe d’anglicans était ici pendant une partie de la journée.
Dimanche 17 : Un sympathique petit groupe s’est présenté pour la première messe dominicale célébrée plus tôt dans la journée ; beaucoup plus que nous nous y attendions. Un participant en particulier est entré et hoché de la tête ; il affichait un sourire radieux. Grâce au changement d’horaire, pour la première fois depuis plusieurs mois, tous les prêtres étaient présents à la messe dominicale. Au déjeuner du midi, le choix musical du Frère Stephan nous a laissés perplexes : qui était le chanteur ? Il s’avère que c’était Gillian Welch, avec une chanson magnifiquement écrite et interprétée dont le cachet mélancolique aurait rivalisé avec Johnny Cash à son apogée stratosphérique.
Lundi 18 : Le système téléphonique fonctionne bizarrement, laissant une série de messages qui ne sont pas des messages vocaux … et sans sources identifiables. Steve soupçonnait une activité spectrale … mais l’équipe de Scooby Doo n’a pas encore été appelée ! Ce soir, la lune presque pleine, en se couchant brillamment sur les arbres et la neige, ressemblait presque à un jour nouveau qui se lève quelque part.
Mardi 19 : Au chapitre, le Père Innocent a parlé de la prière continue dans le contexte de différentes spiritualités. À Miramichi, le Frère Léo a reçu son congé de l’hôpital aujourd’hui. Les infirmières étaient heureuses qu’il puisse maintenant retourner au monastère. Certaines d’entre elles avaient un air quelque peu différent qu’à son arrivée, un air presque rayonnant. Pendant que nous attendions la permission finale du médecin, j’ai parlé à un autre homme plus âgé de l’autre côté du couloir, qui ne rentrera pas chez lui. Nous avons surtout parlé de musique, de ce que cela signifie d’en avoir dans la vie. J’ai dit : « Quand il y a de la musique dans ta vie », et avant que je ne puisse finir la phrase, il a ajouté : « Tu as tout » !
Mercredi 20 : Le Frère Léo se repose dans une nouvelle chambre de notre côté du monastère, plutôt qu’a proximité de son poste à l’hôtellerie. Il se promène de temps en temps dans le couloir. Deux prêtres sont ici en retraite ; ils représentent deux générations, l’aîné ayant baptisé le plus jeune à sa naissance. Alors que les gens commencent à penser au carême et que différents groupes ou même des familles réservent leur séjour, certains Chevaliers de Colomb du nord de la province ont pris des dispositions.
Jeudi 21 : Une vieille chaise en plastique destinée pour l’extérieur a récemment rendue l’âme, non sans faire tomber une personne qui attendait patiemment juste à l’intérieur de la porte d’entrée. Notre système téléphonique a été réajusté et sécurisé.
Vendredi 22 : De l’autre côté de la route, les Sœurs ont un véritable cloître alors que nous n’en avons pas. Il s’agit d’un petit quadrilatère, ouvert sur le ciel. À cette période de l’année surtout, en attendant l’arrivée du printemps, il fait de la place à plus de clarté.
Samedi 23 : Un visiteur régulier me parlait aujourd’hui du livre de Ralph Martin, The Fullfilment of All Desire ; l’avais-je lu ? J’ai dit, non, comme je l’ai fait à plusieurs reprises. Il est bon, cependant, de savoir que ce livre a beaucoup d’importance pour les chrétiens d’aujourd’hui.
Dimanche 24 : Il y a une certaine satisfaction d’avoir la messe dominicale à une heure peu orthodoxe, avec quelques fidèles villageois pour nous accompagner.
Lundi 25 : Notre poubelle de recyclage sur roues a été mise hors de combat, probablement par un chasse-neige, alors qu’elle se tenait secourablement au bord de la route offrant ses services de recyclage à tous ceux et celles pour qui il était important de s’en prévaloir.
Mardi 26 : Le Frère Léo affirme que les lectures faites à la messe d’aujourd’hui sont bonnes, et d’excellents textes. Ben Sirach et Marc. Avec un peu d’assistance des Pères Bede et Innocent, Léo a récupéré les minuscules copies des trois litanies qu’il récite quotidiennement, Sacré-Cœur, Saint-Joseph et Miséricorde divine. Au chapitre ce matin, le Père Innocent a apporté des précisions sur la façon d’organiser et de célébrer la messe communautaire.
Mercredi 27 : Une personne proche de la communauté m’a confié qu’elle en avait assez de l’hiver. Mais l’hiver ne se laisse pas impressionner puisqu’il poursuit ses nuits sous moins vingt degrés ! Entourés d’arbres comme nous le somme ici, il semble que dame nature retient son souffle et qu’elle attend paisiblement que la lumière du jour progresse graduellement.
Jeudi 28 : Le Père Bede a mis au point un nouveau formulaire pour informer les cuisiniers sur une base constante du nombre de visiteurs qui seront présents pour les repas du midi et du soir.